Marie Amar
La poussière  /  2009 - 2011
    

                Marie Amar célèbre le temps et ses restes. Un temps qui s’amenuise et, de poussière en résidu, nous rappelle les Vanités. Memento mori, tu es poussière et tu retourneras à la poussière…
Dès lors, on pourrait voir dans l’entreprise photographique et philosophique de l’artiste une invitation à l’apprentissage des jours qui restent.
Et cependant, la vie insiste, persiste. Car c’est du corps, par delà le temps, qu’il s’agit dans les restes du banal. Particules du corps humain.
D’autant plus que Marie Amar tend à « tirer » la photographie du côté de l’image-objet, de la sculpture. Ses grands tableaux photographiques (120 X 150 cm), pris à la chambre, pourvus d’une imaginaire épaisseur tactile, semblent solliciter un regard haptisch. Un regard qui soit aussi un toucher. Une caresse. Au risque de voir se dissoudre la si fragile poussière.
        L’intime de Marie Amar est de l’ordre de l’effraction, plus encore que de la discrétion : c’est un code, un chiffre. Il y faut une vision rapprochée, attentive, empathique. Ce sens du détail que louait si justement Daniel Arasse.
Ici, une minuscule boucle de cheveux, là une pelote de laine, ailleurs une étrange forme noire, crochetée. Ces cheveux, de qui sont-ils ? Du compagnon, de l’enfant ? D’un(e) autre ? Et des vêtements, que reste-t-il ?
Rien, ou presque. Le « presque-rien », dirait Jankélévitch. Le presque-rien du corps, délesté – enfin ! – des logos et des marques. Un « NO LOGO » universel, la fin proclamée de l’univers ostentatoire de la marque. Comme un apaisement.
Plus de marques ni de logos : certes, tous sont dès lors indifférenciés, mais l’on pourrait aussi dire, paradoxalement, que les restes sont ceux d’une individualité, fragile mais enfin authentique, délestée de la copie conforme, du « copier-coller », de « l’être-comme-tous ».
Un cheveu unique, qui a appartenu à un individu lui-même unique. Reconquête de la singularité. Épiphanie du quotidien.
Dominique Baqué. Au coeur des poussières ( extrait de la préface du livre en projet, Poussières )
Historienne et critique d'art française, ancienne élève de l'Ecole Normale Supérieure, agrégée de philosophie et maître de conférences à l'Université Paris-VIII.*
                                           
Série de 12 photographies analogiques en couleur.        
                                           
Tirages argentiques. Edition 1 : 150 X 120 cm / 59 X 47,24 inches. 3 + 2 EA. Edition 2 : 35 X 30 cm / 13,78 x 11,81 inches. 3 + 2 EA

  • Chaque tirage est unique et accompagné d'un certificat signé, daté et numéroté.
  • Tous droits réservés © Marie Amar/ ADAGP
02.06.2010(WSS+D) 2010 150 X 120 cm / 59 X 47,24 inches
Marie Amar
La poussière  /  2009 - 2011
02.06.2010(WSS+D) 2010  150 X 120 cm / 59 X 47,24 inches
11.02.2009_CC(L+R)  150 X 120 cm / 59 X 47,24 inches
23.2.2010 DM(LD+WSH).  150 X 120 cm /  59 X 47,24 inches
29.12.2010 GP/FD.  150 X 120 cm / 59 X 47,24 inches
10.07.2010(CG+P)S
21.03.2009 S+A(1)Tirage argentique. Tirage argentique. 150 X 120 cm / 59 X 47,24 inches
6.07.2009_C(YS+E) Tirage argentique. Tirage argentique. 150 X 120 cm / 59 X 47,24 inches
21.06.2009 DB(IT) 150 X 120 cm / 59 X 47,24 inches
12.03.2009(GN)+S   150 X 120 cm / 59 X 47,24 inches
4.4.2008_ICP(D+S)  150 X 120 cm / 59 X 47,24 inches
8.8.2009_LAA.(S+B) Tirage argentique. Tirage argentique. 150 X 120 cm / 59 X 47,24 inches
Vue d'installation. Tirage argentique 120 X 150 cm